2 mai, parution officielle du nouveau Thilliez, A retardement. Je l'ai lu le lendemain, et ai admiré à nouveau le talent de l'auteur pour mettre petit à petit en place toutes les pièces d'un puzzle effroyable.
Mais avant la lecture j'ai d'abord examiné la structure du livre, 72 chapitres et un épilogue, 73 éléments en tout.
Il s'agit d'un nouvel épisode de la série Sharko, où Nicolas Bellanger prend de plus en plus d'importance.
J'ai discerné récemment un même schéma entre les deux casquettes de l'auteur, résumé ainsi
Bref, les 5 romans où Bellanger a un rôle important ont
80-119-89-78-75 chapitres, en tout 441 avec un découpage 288-153, alors
que les Thilliez hors Sharko, à partir de Puzzle (2013), ont
64-89-81-84-55-68 chapitres, en tout 441 avec un découpage 153-288. Dans
les deux séries, je comptabilise comme chapitres les prologues et
épilogues.
avec divers approfondissements sur la page en question.
441 est notamment la valeur de l'hébreu אמת, emeth, "vérité". La légende du golem veut que cette statue de glaise prenne vie par l'inscription sur elle de ces trois lettres. Pour la désactiver, il suffit d'effacer la première lettre, réduisant l'inscription aux deux lettres מת, meth, "mort", de valeur 440.
Il se trouve que le mot golem a pour valeur 73 en hébreu.
C'est une piste. Une autre est la valeur 73 de NICOLAS dans notre alphabet.
Après les tragiques morts de ses compagnes Camille et Audra dans Pandémie et La faille, une nouvelle intrigue amoureuse se dessine dans ce roman entre Nicolas et Eléonore Hourdel, une psychiatre de 35 ans. Nicolas Bellanger était dit avoir 35 ans en 2012, il en a en principe 45 ou 46 en ce début 2023 où se passe A retardement.
Les prénoms de Nicolas et de ses compagnes offrent une étonnante harmonie selon le Gématron:
NICOLAS = 73
AUDRA = 45
CAMILLE = 55
ELEONORE = 89
Nicolas formait un couple doré avec Audra, la mère de son fils Angel. 45 et 73 appartiennent à la suite que j'ai appelée X Files, à cause de
FOX MULDER = 45 73
C'est la suite additive débutant par 1-5-6, tandis que la suite de Fibonacci débute par 1-2-3, celle de Lucas par 1-3-4, celle de Pythagore par 1-4-5.
55 et 89 sont des nombres de Fibonacci, en rapport doré optimal donc. Une conséquence de ceci est que le nouveau couple,
NICOLAS + ELEONORE = 162,
est en rapport d'or avec les compagnes disparues,
AUDRA + CAMILLE = 100.
A noter que Nicolas a rencontré Camille (=55) dans le roman ANGOR (=55), et qu'il n'avait pas de compagne dans le roman Sharko, en 89 chapitres, 89 valeur d' Eléonore. A retardement a 73 chapitres, valeur de Nicolas.
Puisque la liaison avec Audra se perpétue par la présence d'Angel, son fils, il est peut-être voulu que les trois titres
LUCA = 37
LA FAILLE = 58
A RETARDEMENT = 124
totalisent la valeur 219, 3 fois 73 (NICOLAS).
BOURREAU 125 = 101+125 = 226
dont la réelle identité est
ARTHUR DOFFRE = 86 + 54 = 140.
L'autre relation idéale concernait le "nombre idéal de kilomètres", donné par l'Allemande Emma (=32),
NEUN ACHT SIEBEN ACHT VIER = 54+32+54+32+54 = 226,
mais j'ai découvert ensuite que les premières éditions du roman offraient la peu imaginable erreur
- Neun... archt... sieben... archt... vier...
car si on ne connaît pas l'allemand, la moindre des choses est de se renseigner. Il reste la possibilité que l'erreur vienne du premier éditeur du roman.
Il y a deux jours, le 3 mai, il m'est revenu qu'un roman avait jadis attiré mon attention, probablement en 2008 car l'exemplaire Pocket que j'ai encore est paru en janvier 2008.
Il s'agit de L'Evangile selon Satan, de Patrick Graham, et j'apprends que l'auteur a continué dans cette voie avec L'Apocalypse selon Marie, fin 2008.
J'avais étudié attentivement cet Evangile satanique parce que le nom de l'auteur était doré,
PAT8ICK / GRAHAM = 78/48 = 13/8 (Fibo),
et que le roman comptait 226 sections numérotées, sur 10 parties. Ce nombre de l'instrument Modulor me tenait à coeur depuis que j'avais découvert que le nom réel du Corbusier était
CHARLES EDOUARD JEANNERET = 226.
J'avais particulièrement scruté la composition des parties, le seul élément notable étant que les 9 premières parties comptaient 176 sections, 4 fois 44, la dernière partie suggérant une répartition 44+6, les 6 dernières sections étant introduites par "Un mois plus tard".
J'avais noté deux points. Page 144 (section 49) était mentionné un Léonard de Pise, le seul pisan Léonard connu étant Fibonacci:
Les légionnaires du Christ fouillaient alors les archives où se trouvaient rassemblés les écrits et les signes annonciateurs des grands cataclysmes : le Déluge, la chute de Sodome, les grandes plaies d’Égypte et les sept sceaux de l’Apocalypse de saint Jean, mais aussi les prédictions à venir de Nostradamus, de Malachie, de Léonard de Pise et des grands saints de la chrétienté.
Mais que vient faire un mathématicien à côté de Nostradamus et Malachie? Je n'ai trouvé aucune association entre Fibonacci et prophétie.
Il y aurait donc un Evangile de Satan, que l'Eglise tentait de cacher, mais selon Patrick Graham (= 78 48), le templier Robert de Sablé l'aurait retrouvé et créé un cénacle de disciples, la Fumée Noire, or
ROBERT DESABLE = 78 48.
Je ne sais plus si j'avais cherché alors, mais Robert de Sablé a bien dirigé l'Ordre du Temple de 1191 à 1193 (l'an 1191 est cité dans le roman).
Je n'ai pas envie de relire ce roman qui m'avait fortement ennuyé, mais je suis ébahi que l'un de ses principaux personnages soit le maléfique Caleb, un tueur qui s'en prend aux Recluses, des religieuses chargées de protéger le secret de l'Evangile de Satan. Un abominable tueur de Thilliez est Caleb Traskman, auquel il a consacré la trilogie Traskman.
J'ai récemment vu la parfaite homologie entre les Saints Evangiles, 68 chapitres pour les 3 Synoptiques et 21 pour celui de Jean, et les 4 derniers Thilliez hors saga Sharko,
- trilogie Traskman, 220 chapitres, et 220/68 = 3,23...
- Norferville, 68 chapitres, et 68/21 = 3,23...
Tous ces nombres sont des multiples de Fibos, et si on cherche quel volet de la trilogie correspond à l'Evangile de Marc, il s'impose que ce soit Labyrinthes, dont le narrateur est Marc Fibonacci. Je précise à nouveau que je n'en déduis rien, l'ensemble de mes analyses sur Thilliez défiant toute approche logique.
Thilliez a fort probablement emprunté ce nom Caleb Traskman au Caleb Trask de Steinbeck dans A l'est d'Eden.
Pour Graham, il faudra le lui demander, car le personnage biblique de Caleb est positif, quoique ce nom signifie "chien" en hébreu. Son héroïne Marie Parks, agente du FBI, enquête sur les crimes de Caleb au début du 21e siècle, et Caleb est tué. Son enquête l'amène à découvrir qu'un autre assassin s'en est pris à des Recluses en 1913, et a été pendu pour ses crimes. C'était le portrait craché de Caleb, et celui qui vient de mourir réapparaît à son tour...
C'est à la dernière ligne de la section 86 que Marie constate l'identité des deux assassins, et 226 se répartit selon la série Bleue en 86-140.
Le Caleb réapparu est à nouveau éliminé, mais la dernière phrase du roman, fin de la section 226, donne à entendre qu'il est toujours présent.
J'ai jeté un oeil sur L'Apocalypse selon Marie, pavé un peu moins long que L'Evangile selon Satan, où Marie Parks sauve une nouvelle fois le monde de l'anéantissement. Je me suis borné à en examiner la structure, 144 sections numérotées réparties en 13 parties, + un épilogue.
144 apparaît précisément dans L'Apocalypse biblique, avec les 144 coudées de la muraille de la nouvelle Jérusalem: "Et il mesura sa muraille, 144 coudées, mesure d'homme, c'est-à-dire d'ange." (Ap 21,17)
144 est le carré de 12, et c'est aussi le 12e terme de la suite de Fibonacci. Le Corbusier, après avoir développé une première version du Modulor basée sur une taille de l'homme de 175 cm (sa propre taille), a finalement opté pour 183 cm, soit 144 demi-pouces ou 6 pieds, permettant d'immédiates correspondances avec la suite de Fibonacci.
Fidèle à sa théorie, il a passé la fin de sa vie dans le cabanon Modulor, carré de 3,66 x 3,66 mètres et de 2,26 mètres de hauteur, ou 144 x 144 pouces, et 89 de hauteur (mais il avait à sa disposition la grande villa voisine d'Eileen Gray).
Comme déjà dit, je pense qu'il était dingue... J'ai appris récemment qu'il était aussi facho, et ça n'a rien d'incompatible.
Toujours est-il que 144 et 226 peuvent faire sens selon le Modulor, pourvu que 144 soient des pouces et 226 des cm.
En reportant le schéma évangélique 68+21 = 89, ou 2F(n+1) + F(n) = F(n+3) sur 144, on aurait 110+34 = 144, et les 3 premières parties de L'Apocalypse selon Marie ont 34 sections.
C'est le double qu'on trouve chez Thilliez, avec les 220 chapitres de la trilogie Traskman, et les 68 de Norferville.
Une autre correspondance "évangélique" est le sonnet en F de Métaux, de Perec, étudié ici, et, si je m'interroge sur les intentions de Thilliez, je suis tout à fait certain que la formidable harmonie des 196 lettres de cette grille n'a rien d'intentionnel.
J'y suis revenu dans le précédent billet.
On peut trouver dans chaque ligne de cette grille la valeur 123 de Georges Perec, valeur des 11 lettres ETALRISFOND. Il a lui-même un nom doré formé de deux nombres consécutifs de la suite de Lucas (1-3-4-7-11-18-29-47-76-123...)
PEREC GEORGES = 47 76,
47/76 = 0,618...
La relation "évangélique"
2F(n) + 4F(n+1) + F(n+2) = F(n+5)
est réalisée par les nombres de Lucas qui suivent les Fibos 8-13-21-89, soit 11-18-29-123, et ce sont les lettres jokers (en blanc) qui l'actualisent:
- 2 fois CH = 11, 22 en tout,
- 4 fois PB = 18, 72 en tout,
- 1 fois GV = 29,
- le tout donnant un autre 123.
J'ai rencontré récemment une autre accumulation de nombres de Lucas, dans le dernier thriller de Bernard Minier, H.
Je n'apprécie pas cet auteur, mais je suis la série Martin Servaz à cause d'une coïncidence dans son premier roman, Glacé (que lisait Dupont de Ligonnès pendant sa cavale). C'est par ailleurs un proche de Thilliez, qui lui a rendu hommage en nommant Bernard Minier l'enquêteur des romans de Caleb Traskman.
H est plutôt bien construit, mais son dénouement me semble à nouveau inacceptable. Ce qui me retient est sa structure en 4 parties de
22-14-11-29 chapitres.
14 et 22 sont les doubles des Lucas 7 et 11, somme 18, le Lucas suivant est 29. La somme des 3 premières parties est 47, PEREC, celle des 4 parties, 76, GEORGES. 3, 4, 47 et 76 sont des nombres de Lucas.
Une particularité du roman est que tous ses chapitres ont des titres de livres. J'en connaissais une trentaine, je n'ai pas vérifié tous les autres. Le chapitre 17 est ainsi Rue des boutiques obscures, titre d'un roman de Modiano (1978) qui fait allusion au livre de Perec La boutique obscure (1973), recueil de 124 rêves (dont 120 qui sont les siens propres, 3 de "J.L.", et 1 de "P.").
3 chapitres ont le même titre, Les mots (1964, essai autobio de Sartre). Je me souviens que fin 1965, mon prof de français en 1ère nous avait conseillé quelques lectures, dont Les mots, et Les choses de Perec, qui venait d'obtenir le prix Renaudot. J'avais lu le Perec, et apprécié, mais pas le Sartre dont j'avais déjà lu pas mal de livres, et dont le goût m'était passé.
Je me souviens de l'intervention bien des années plus tard de Hans Hartje dans un séminaire Perec intitulé Les mots et les choses (allusion à Foucault, 1966).
J'ai examiné les titres et leurs valeurs. Ce qui m'a le plus frappé est la valeur du titre du chapitre 62,
L'espoir est une chose ridicule = 309,
valeur la plus élevée parmi les 74, triple de
Les mots = 103 (titre de 3 chapitres),
et par ailleurs
La boutique obscure = 206 = 2 fois 103, soit
103 x (1+2+3) = 618,
nombre évoquant le nombre d'or 0,618..., vu plus haut en rapport avec
PEREC / GEORGES = 47/76 = 0,618...,
en rapport d'or avec
PEREC / GEORGESPEREC = 47/123 = 0,382...,
évoquant la mort de Perec le 3/3/82,
Perec dont les cendres reposent dans la case 382 de la division 87 du columbarium du Père-Lachaise.
J'ai parlé ailleurs du nombre 103, remarquable parce que
CENT TROIS = 42+81 = 123, de même que
NOM PRENOM = 42+81 = 123.
Thilliez s'appuie dans A retardement sur une curiosité scientifique avérée. Le parasite Toxoplasma gondii des Félidés peut infecter toute créature à sang chaud, modifiant son comportement. Ceci a notamment pour effet que les proies naturelles des Félidés, comme les souris pour les chats, deviennent attirées par leurs prédateurs, oubliant leur crainte instinctive, facilitant ainsi la propagation du parasite qui ne peut se reproduire que dans l'intestin des Félidés.
Diverses études montrent que le parasite affecte aussi le comportement des autres espèces notamment l'humaine, et il est estimé que la toxoplasmose touche plus de 30% de l'humanité...
Thilliez imagine dans le roman qu'un scientifique a découvert qu'une variété du parasite, associée à un autre élément, peut déclencher une schizophrénie contrôlable, transformant les sujets en marionnettes assassines, des golems en quelque sorte...
Ceci n'a rien d'absurde et est bien plus proche de la réalité commune que les étranges pathologies frappant certains de ses personnages.
La modification du comportement d'hôtes de parasites a d'autres exemples, et j'avais été frappé lors de mes cours d'éthologie par le cycle de la douve du foie, passant par les fourmis, conduites par le parasite à monter au sommet des brins d'herbe, où elles sont alors broutées par les ovins, les hôtes chez qui elles peuvent se reproduire. Comment de tels cycles, impliquant un troisième hôte dans le cas de la douve, ont-ils pu se former? Peut-être les douves ont-elles développé une cosmologie expliquant que les ovins, limnées, et fourmis, n'ont été créés que pour favoriser leur existence.
Les humains infectés par le toxoplasme développent-ils aussi une attirance pour les félidés? Le chat est l'animal de compagnie préféré des Français...
Les marionnettes humaines imaginées par Thilliez m'ont fait penser aux zombies, et me souvenir de l'étonnement des scientifiques devant le savant dosage de substances très diverses réalisé par les sorciers haïtiens pour annihiler la volonté humaine.
Thilliez a exploité ce thème dans 1991, dont une relecture m'a fait découvrir un point non perçu à première lecture. Le roman fait aussi intervenir la magie, et un personnage de collectionneur d'objets ayant appartenu à Houdini, nommé Maxime Rafner.
Or j'ai à diverses reprises rappelé que notre F venait du digamma grec, qui en grec archaïque se prononçait w, ainsi Rawner serait l'anagramme de Warren, et Raoul de Warren habitait à Blois le manoir de Robert-Houdin (duquel Houdini a tiré son nom de scène).
Raoul de Warren, grand amateur de Lupin, devait apprécier son prénom, revenant souvent dans les multiples identités de Lupin, Raoul d'Andrésy, de Limézy, d'Avenac, d'Enneris, d'Averny; à noter ce dernier pseudo, proche de Warren.
J'ai baptisé Maxim Dufrax un avatar de Lupin dans Novel Roman. Il était en partie inspiré par Maxime Dutilleul dans un roman de Leblanc, Le Prince de Jéricho.
A propos de Warren, il me vient qu'un personnage énigmatique de sa Bête de l'Apocalypse se nomme Robert Noir. Or, dans L'Evangile selon Satan, l'homme ayant créé la secte satanique serait le réel Robert de Sablé, et "de sable" est en héraldique la couleur noir.
Refeuilleter La Bête de l'Apocalypse me fait constater que le roman a 40 chapitres, de même que L'insolite aventure de Marina Sloty, et il m'est apparu récemment un découpage très précis de ces 40 chapitres, ayant fait l'objet du premier post de Vivre (ou hayim5, son URL).
Et, à propos de "hayim5", les 73 chapitres de A retardement couvrent 440 pages d'écriture, de la première à la dernière ligne, exactement comme les 68 chapitres de Norferville l'an dernier, mais il y avait 38 pages blanches dans ce roman, dont les chapitres débutaient exclusivement sur un verso. C'est le seul cas parmi les 17 romans publiés chez Fleuve, avec Rêver où il pouvait y avoir une raison, les diagrammes temporels en tête de certains chapitres.
Bref, le retour aux débuts de chapitre recto comme verso peut appuyer l'idée développée ici d'un calibrage très précis de Norferville, dont un autre exemple est Labyrinthes, roman fibonaccien s'achevant sur une page 377.
440 associé à 68 et 73 m'évoque une autre possibilité. Comme rappelé en début de ce billet, 440 est la valeur de l'adjectif hébraïque met, "mort".
68 est la valeur du substantif hayim, "vie", et 73 celle du substantif précédé de l'article, hahayim, "la vie" (ou hayim+5).
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