l'équation de Dieu

 
  Ce que je nomme maintenant "équation de Dieu", j'expliquerai plus loin pourquoi, c'est la relation entre les chapitres des Evangiles redécouverte en janvier dernier, soit:
2F(n) + 4F(n+1) + F(n+2) = F(n+5),
où les F(n) sont des nombres d'une suite additive de type Fibonacci, définie par la relation
F(n) + F(n+1) = F(n+2).
  En ce qui concerne les Evangiles, ces F(n) sont des nombres de la suite de Fibonacci, avec
- n=6 pour l'Evangile de Marc, en 16 chapitres, car F(6) = 8. Parmi les 4 Evangiles canoniques, il est considéré que celui de Marc est le premier.
- n=7 pour les Evangiles de Matthieu et Luc réunis, en 52 chapitres (28+24), car F(7) = 13. Ces Evangiles ont beaucoup de points communs, et les événements absents de l'Evangile de Marc y sont souvent relatés avec les mêmes mots, si bien qu'il est supposé une source commune, dont il ne subsiste aucune trace.
- n=8 pour l'Evangile de Jean, en 21 chapitres, car F(8) = 21. Cet Evangile est fort différent des 3 autres, dits Synoptiques, et peut-être les Pères de l'Eglise ne se sont-ils pas avisés des multiples contradictions entre les textes lorsqu'ils ont inclus Jean dans le canon.

  Enfin, n=11 pour l'ensemble, car F(11) = 89.

  Il est aujourd'hui admis que les Evangiles, ceux-là et d'autres non retenus dans le Nouveau Testament, sont postérieurs de plusieurs dizaines d'années aux événements. Il est notamment certain que ni "Matthieu", ni "Jean", n'aient été les apôtres homonymes témoins des faits.
  Mais ceci ne me concerne guère, et la lecture "fibonaccienne" des Evangiles m'a permis de trouver une interprétation de l'énigme découverte l'an dernier, la structure fibonaccienne des romans de Franck Thilliez, et notamment des 5 derniers en-dehors de la série Sharko.
  Le schéma est exactement le même, mais 3 rangs au-dessus dans la suite de Fibonacci, le total des chapitres est 377, répartis en 68 (2 fois 34) pour Norferville, 220 (4 fois 55) pour la trilogie Traskman, 89 pour Rêver, soit
2F(9) + 4F(10) + F(11) = F(14).

  Ceci a déjà été étudié, mais ce 24 juin je me suis demandé, si, étant donné qu'on avait les Fibos 34-55-89-377 chez Thilliez, les Fibos 8-13-21-89 dans les Evangiles, il n'y avait pas moyen de trouver un découpage des 21 chapitres de Jean en 4-12-5, à partir des Fibos 2-3-5.
  Or une grande différence de Jean avec les Synoptiques est la Cène, traitée en quelques versets par Matthieu (13), Marc (14) et Luc (32), avec pour fait essentiel l'institution de l'Eucharistie, le partage du pain et du vin.
  Mais l'Eucharistie, essentielle dans le catholicisme, est absente dans Jean, lequel consacre cependant 155 versets à la Cène, 5 chapitres complets...
...et ce sont les chapitres 13 à 17, c'est-à-dire que considérer ce fait précis comme important mène à un partage 12-5-4 de Jean. 

  Ce n'est pas à moi de juger de l'importance de ce fait, souligné par divers spécialistes, mais la considération de la suite 12-5-4 m'a conduit à une nouvelle trouvaille, ahurissante.
  Avant de l'aborder, je remarque dans le contexte christique que 12-5-4 se traduit dans notre alphabet par L-E-D, par exemple prétérit du verbe to lead, "mener".
 

  Jesus led me all the way est une hymne aux paroles édifiantes.
  Depuis quelques décennies, une led est un substantif, acronyme de light-emitting-diod, "diode émettrice de lumière". La lumière est un mot important dans la Bible, et notamment chez Jean qui fait dire à Jésus "Je suis la lumière du monde" (8,12).
  Et en plus, ce serait une lumière écolo, peu gourmande en énergie...

  Mais la révélation annoncée plus haut, ce fut un dessillement qui stroke a light, comme on dit en anglais, qui alluma quelque chose dans ma cervelle. Car je connais fort bien le nombre 1254, fusionnant 12-5-4.
  Une de mes recherches les plus fructueuses a été celle sur Bach, hélas difficilement accessible depuis la suppression de mes pages perso. J'en ai remis quelques-unes en ligne, et Wayback Machine permet d'accéder aux autres, sans leurs illustrations originales.
  Ma plus belle trouvaille bachienne a mis plus de 20 ans à éclore, en avril 2023, alors que mon approche dorée de Bach avait commencé fin 2001.
  Cette trouvaille prolongeait un beau résultat d'avril 2010. Ayant vu que parmi les 8 tonalités BACHbach du Clavier bien tempéré, les 2 cahiers réunis, il y avait 3 paires en rapport d'or idéal, totalisant 1254 mesures, je m'étais demandé s'il était possible d'établir une harmonie avec les 2 tonalités restantes, A et B, totalisant 388 mesures, et c'était presque immédiat, bien qu'il m'ait fallu 2 ans pour le voir.
  La moitié de 1254, 627, a pour partage d'or idéal 388-249, ce qui m'a conduit à cette construction (les rapports dorés sont signifiés par les couleurs bleu/rouge) :


  Elle nécessitait de scinder les tonalités a et b selon leurs composantes dans les cahiers 1 et 2, mais je me suis avisé en 2023 que cette opération n'était pas indispensable; construire une suite additive optimale à partir du nombre total des mesures BACHbach, 1642, mène à 1015-627-388..., faisant apparaître 1624 comme 388 + 2 fois 627, ou
F(n+3) = F(n) + 2F(n+1).
  Avant d'avoir identifié la relation évangélique
2F(n) + 4F(n+1) + F(n+2) = F(n+5),
j'avais déjà vu chez Thilliez qu'elle correspondait à deux applications successives de cette relation
F(n) + 2F(n+1) = F(n+3), 
ainsi le total des chapitres des Evangiles peut se lire dans la seule addition des Synoptiques et de Jean,
68 + 21 = 89, ou 2F(9) + F(8) = F(11). 1624 est aussi le 11e terme de sa série additive.

  J'avais cherché alors d'autres relations de ce type, mais je n'avais pas pensé à cette splendeur bachienne, que je pense pourtant être l'une de mes plus grandes découvertes. La retrouver maintenant, dans ces conditions, a plusieurs rebonds.
  Le 11 juin, j'ai enregistré un Métaclassique avec David Christoffel, qui sera en principe diffusé début août. J'y parlais de deux oeuvres de Bach, la Passion selon Saint Jean, basée sur les chapitres 18-19 de Jean, suivant immédiatement la Cène, puis du Clavier bien tempéré, et des tonalités BACHbach bien sûr, puisque c'est mon plus beau résultat.
  Je prévoyais de souligner que c'était une découverte par paliers, et qu'il était fort possible qu'une nouvelle étape survienne. Je ne sais si c'est passé au cours de l'entretien.

  Toujours est-il que, outre le lien un brin hasardeux entre 1254 et le 12-5-4 de Jean, j'ai regardé à nouveau l'équilibre doré des tonalités CHbach, soit 775 pour Cbh et 479 pour Hac, dans un très bon rapport d'or (1254/775 = 1;61806..., Phi = 1,61803...).
  Je ne crois pas avoir auparavant remarqué que 479-775-1254 sont les termes 10-11-12 de la Série Rouge du Modulor (ou plus exactement de la suite additive couramment utilisée pour noter ces nombres non entiers, excepté 113 cm).
  Je me rappelais avoir écrit une page titrée Bach, le Modulor, et Perec, et c'était en mai 2006. J'y étudiais d'abord ces 5 diptyques Prélude-Fugue du CBT:
 

  On a donc 183 pour les préludes, 296 pour les fugues, 479 pour le total, 183-296-479 termes 8-9-10 de la Série Rouge, mais encore 366 pour les 4 premiers diptyques, et 113 pour le dernier, soit une relation
2F(n+1) + F(n).
  Je soulignais qu'on trouvait le même passage de 366 à 479 chez Perec. Les brouillons de Je me souviens montrent qu'il avait d'abord prévu 366 JMS, mais le livre en compte finalement 479.
  Les valeurs 76-47 de GEORGES-PEREC sont aussi présentes dans le dyptique 24. Je rappelle que l'autre exemple de relation 2F(n) + 4F(n+1) + F(n+2) que j'avais découvert était les 14 lettres jokers de son sonnet en F, formant 7 couples:
2 CH + 4 BP + GV = 22 + 72 + 29 = 123.
  Je me suis demandé s'il y avait une possibilité de répartir les mesures des 4 premiers diptyques en 86-280, ou 2 fois 43 et 4 fois 70, 2F(n) + 4F(n+1), et c'est immédiat, puisque les 3 premiers nombres sont
35 + 27 + 24 = 86, et les 5 suivants
40 + 47 + 76 + 34 + 83 = 280, et toujours l'idéal 113 pour le dernier diptyque.

  Je remarque la répartition 3-5-2 des 10 pièces, 1 unité au-dessus des coefficients de la relation
2F(n) + 4F(n+1) + 1 F(n+2),
et 2-3-5 sont aussi les Fibos intervenant dans le découpage de l'Evangile de Jean,
2 fois 2 + 4 fois 3 + 5 = 21.

  Je remarque aussi que le choix du Corbusier de compléter la Série Rouge par la Série Bleue, mesures doubles, a pour effet d'inscrire dans son système les relations
F(n) + 2F(n+1) = F(n+3), comme
27 + 86 = 113, 43 + 140 = 183, 70 + 226 = 296...
  Si les mesures de la Série Rouge étaient insuffisantes, il y avait d'autres possibilités, comme une unique série, progression géométrique de raison racine de Phi, ou encore utiliser la série additive conjuguée, ou utiliser les moitiés de la Série Rouge au lieu des doubles.
  La série additive gouvernant les tonalités BACHbach en serait très proche, puisqu'elle comporte 627, moitié de 1254.

  1254-388 étant une relation 2F(n+1) + F(n), j'ai cherché si 1254 admettait un partage similaire, soit 956-298. Il y en a un immédiat, en isolant le seul diptyque doré, dont les 123 mesures additionnées aux 175 de la tonalité a donnent 298. A la relation 2F(n) + 4F(n+1) + F(n+2) correspondent donc
298-956-388 et les tonalités ah1-CHbch2-BA.

  Avant d'envisager en 2010 la totalité des tonalités BACHbach du CBT, j'avais étudié en 2008 les 4 couples de tonalités en rapport d'or, en tout 16 diptyques Prélude-Fugue dont les 5 diptyques particuliers, avec un équilibre doré entre préludes et fugues, ont été étudiés plus haut. Les 4 couples de tonalités sont h-C, 289-179, cis-fis, 287-177, b-a, 283-175, et H-c, 203-125. Le point extraordinaire semblant réunir ces couples est que les 3 de poids fort mènent au rapport 859-531, tandis que le couple de poids faible totalise 328 mesures, différence entre 859 et 531. 
  Ainsi les couples forment une cascade, correspondant à la suite additive 125-203-328-531-859-1390, avec le 1390 des couples de poids fort représentant un F(n+3) par rapport au F(n) 328 du couple de poids faible, de même que les 388 mesures de BA sont un F(n) par rapport aux 1642 mesures totales des tonalités BACHbach, un F(n+3)
  Les cas ne sont pas absolument identiques, car dans le second 388 est compris dans 1642, alors que 328 est indépendant de 1390. Ces rapports en cascade m'évoquent le cas des Evangiles et de Thilliez, avec l'équation 2F(n) + 4F(n+1) + F(n+2) = F(n+5) exprimée par
- 4 + 12 + 5 = 21 dans l'Evangile de Jean;
- 16 + 52 + 21 = 89 dans les 4 Evangiles;
- 68 + 220 + 89 = 377 chez Thilliez.

  Il existe une autre façon de représenter le passage de F(n) à F(n+3), c'est
4F(n) + F(n-3) = F(n+3),
équation que j'ai déjà rencontrée, avec diverses illustrations, ici et  où le nombre 5888 représente le F(n+3) de 1390, lui-même F(n+3) de 328.
  Elle m'était sympathique par sa forme quaternitaire, et je m'avise maintenant que, dans la cascade 21-89-377, le terme précédent serait 5, 5e terme de la suite de Fibonacci, avec
F(5) = 4F(2) + F(-1), soit 4 + 1, ou selon l'autre forme
F(5) = 2F(0) + 4F(1) + F(2), soit 0 + 4 + 1.

  Voici la formule générale sous les deux formes envisagées ici (mais il y en a d'autres)
 F(n+3) = 4F(n) + F(n-3) = 2F(n-2) + 4F(n-1) + F(n).
 
  Si j'ai titré ce billet L'équation de Dieu, c'est que c'est aussi le titre d'un épisode de la série Taken (2002, Disparition en français). On y suit sur plusieurs générations l'affaire des abductions, les enlèvements d'humains par les extra-terrestres. Selon le scénario, les aliens exercent un plan d'hybridation avec ces abductions, culminant avec la naissance d'Allie, dont les parents sont tous deux des hybrides alien-humain.
  Dans l'épisode 7, le spécialiste des aliens Chet Wakeman développe l'idée que les aliens mettent en oeuvre ce qu'il appelle l'équation de Dieu, la suite de Fibonacci.


  Ceci ne dure que quelques minutes, et il n'en sera plus jamais question, un point marquant étant que Allie est la 46368e personne "contactée", 46368 étant le 24e nombre de Fibonacci.
  Bien avant la naissance d'Allie, les épisodes sont introduits par une voix off émettant de profondes considérations. On apprendra ensuite que ce sont les pensées d'Allie notées sur son journal intime, Allie qui aimerait être une petite fille humaine normale, mais qui, pourchassée par les scientifiques et les militaires, est contrainte à rejoindre son autre famille, les aliens.
 

  La conclusion d'Allie, c'est que Vivre, c'est se poser des questions. On doit continuer à se poser des questions, même si on sait qu'on n'en connaîtra jamais les réponses.

  Mais certaines questions ont des réponses. Ainsi, selon la double possibilité offerte par l'équation "divine", on peut homologuer la trilogie Traskman aux 3 Evangiles synoptiques. Selon une immédiate proportionnalité, l'Evangile de Marc correspondrait alors à Labyrinthes, et je serais curieux de savoir ce qui a conduit "Thilliez" à nommer Marc Fibonacci le narrateur du roman (ce n'est pas Fibonacci qui me fait problème, le roman étant construit sur la suite, mais je suis convaincu que l'homologie avec les Evangiles n'est pas délibérée).

  J'ai revu deux épisodes de Taken, les 7 et 10. S'il n'est explicitement question de Fibonacci que pendant quelques minutes, il y a probablement diverses allusions çà et là, comme une abduction sur la route 89 mentionnée dans l'épisode 7.
  L'épisode 10 se termine sur ces mots d'Allie, Le ciel est simplement là, encore et encore, et nous, nous continuons à jouer à nos petits jeux, juste en-dessous. La caméra se promène alors dans le ciel étoilé, et il me semble que le pentagone dessiné par des étoiles plus lumineuses est un artifice.
  Chet Wakeman observait que les vaisseaux des aliens avaient une symétrie quinaire.

  J'avais commenté ici une autre curiosité qui me semblait non voulue. Une date précise est donnée dans l'épisode 4, le 4 avril 70, où le spécialiste du phénomène OVNI vient observer un crop circle qui aurait été tracé la nuit précédente, la nuit du 3, le 4/3/70 à l'américaine.
  Si ceci m'évoque le 43-70 du Corbusier et du diptyque de Bach, ces mesures métriques sont plutôt pour les anglo-saxons 34 et 55 demi-pouces.
  J'ai retrouvé cette date du 4/3/70 dans la série Touch (1972), où la suite de Fibonacci est au premier plan :


  C'est le jour de naissance de la mère de l'autiste prodige Jake, et il devient sous la forme 4370 un des termes de la suite d'Amelia, dite aussi "suite de Dieu".


  Je suis revenu en octobre dernier sur 43-70 et la suite d'Amelia. Je ne peux qu'inviter à se reporter au billet, en soulignant que 43-70 a consolidé sa singularité avec la nouvelle approche des 5 diptyques de somme 479, 366+113.
  113 apparaît aussi chez Werber, et j'ai vu récemment que sa Diagonale des reines offrait le même découpage 68-21 que les Evangiles.

  Une dernière petite chose. Au découpage de Jean en 12-5-4 chapitres correspondent 586-155-138 versets. La chose la plus notable est que 155+138 = 293, moitié de 586 (à ce 2/1 correspondent en chapitres 12/9 = 4/3).
  J'ai rencontré le nombre 586 dans le Credo de la Messe en si mineur BWV 232, où, sans le Confiteor, on a successivement :
– 129 mesures de deux pièces de chœurs, en rapport d'or avec les 
– 80 mesures du duo qui suit;
– 233 mesures de trois pièces de chœurs suivent, 233 13e Fibonacci en rapport d'or avec les
– 144 mesures de l'aria solo finale (144 12e Fibo).
  586 mesures en tout.

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