Le billet précédent du 2 septembre m'a conduit à composer un hommage à Pierre Boulle, un gémacronyme, un poème de 12 vers avec PIERREBOULLE en acrostiche, et la gématrie 7167 fusionnant les valeurs de
PIERRE BOULLE = 71 67.
Un nom était présent dans ma tête au réveil le lendemain, Gondol. Les éditions Baleine ont publié 10 livres de la collection "intello-populaire" Pierre de Gondol, d'octobre 2000 à mai 2002. JiBé Pouy m'avait demandé d'écrire le premier, alors que le plus petit libraire de Paris s'appelait Albert Fnak, et je l'avais achevé en septembre 1999, mais Pouy tarda à écrire le sien, Fnak étant devenu Pierre de Gondol, et les deux premiers numéros parurent donc en octobre 2000.
Baleine dépendait alors du Seuil qui interrompit la collection au 10e numéro, car les ventes ne décollaient pas. D'autres manuscrits avaient été proposés, dont Entre les poires et les faux mages, d'André Stas, qui parut en 2008 aux éditions des Cendres, préfacé par Pouy, et Bison ravi et le Scorpion rouge, de François Darnaudet, qui parut en 2009, avec le nom du libraire changé en Julien Gras.
Et puis en avril dernier est paru un nouveau Gondol, Je suis de mon coeur le vampire, de Nicolas Jaillet. Je l'ai bien sûr lu, comme les deux précédents, et envisagé de le commenter, mais il y avait plus urgent.
Et puis le Gondol émergé des brumes du réveil m'a dessillé les yeux, mais il faut d'abord que je résume le roman de Jaillet..
Gondol y est toujours Gondol, mais sa librairie Douze maîtres au carré est devenue Locus Solus, les rousselâtres comprendront pourquoi. Et son amie Iris (prénom de la fille de Pouy) est devenue Sandra.
Pierre de Gondol n'est pas très clair, et pas très sympa non plus, extorquant à vil prix, et à crédit, des premières éditions auprès de vieillards naïfs. La quête littéraire tourne autour de Baudelaire, et de la mystérieuse dédicace "à J. G. F." des Paradis artificiels et de L'Héautontimorouménos (le titre est un vers de ce poème).
Sandra a disparu. Gondol hallucine et entend Jeanne Duval, la maîtresse de Baudelaire, lui parler dans sa tête, et lui dire que c'est en résolvant l'énigme JGF que Sandra réapparaîtra...
Et Gondol la résout...
JGF délimite un ensemble de 5 lettres, FGHIJ, qui suit les 5 premières lettres de l'alphabet, et l'ordre inverse JGF permet d'envisager une symétrie en miroir :
Alors JGF correspondrait à ADE dans le premier groupe de 5, mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'aux lettres absentes HI correspondent selon la même logique CB, les initiales du poète. Baudelaire se serait adressé L'Héautontimorouménos (le bourreau de soi-même) à lui-même, ce qui n'a rien d'absurde, et l'effet de miroir est présent dans le poème,
C'est plutôt bien trouvé, à mon avis, même s'il existe d'autres hypothèses, comme celle-ci, mais Baudelaire avait lui-même indiqué qu'il souhaitait que sa dédicace demeurât incomprise, ce qui suggère l'idée d'un codage.
Mon premier dessillement du 3 septembre, c'est que ce code est l'atbash, peut-être le plus vieux code connu, attesté dans la Bible, atbash réduit ici à un alphabet de 10 lettres. Or, selon l'atbash étendu à nos 26 lettres, à HI correspondent SR, mes initiales inversées, et les symétries opérées par Jaillet permettent d'envisager quelque chose comme
Seconde révélation, les lettres HI, ou leurs rangs 8-9, me sont apparues en 2022 si importantes que j'y ai consacré le billet Hi !, en relation avec Gondol.
Autre révélation : le billet précédent était axé sur le concept nom-prénom, et son utilisation numérique par Ricardou, or ceci offre un formidable rebond dans l'affaire Gondol, auquel je n'avais pas pensé jusqu'ici.
Ça sera développé plus loin, mais je reviens d'abord sur RS.
La structure de mon roman Sous les pans du bizarre était calquée sur les 3 premières strophes du Chant d'Alphésibée de la 8e églogue de Virgile, en 4 + VR, 3 + VR, 5 + VR, VR étant un vers refrain identique dans 8 strophes, avec une variante dans la dernière strophe.
Le sujet du roman était le bizarre vers refrain intempestif inséré après le 3e vers de la 3e strophe, gâchant la parfaite symétrie des chants amébées, probable interpolation présente dans tous les manuscrits connus.
Je l'avais rendue par un trou entre les chapitres 12 et 13, auquel correspondait une homophonie du refrain, à la fin du chapitre 12. A la probable interpolation correspondait cependant une formidable coïncidence numérique qui m'avait fait intituler la 3e partie Le mystère K.O., en pensant à Nestor Burma, et intituler ses chapitres 10 à 14 d'homophonies des lettres latines de rangs 10 à 14, K L M N O..
Je donne la table des matières complètes ici, et voici la seule 3e partie :
PIERRE BOULLE = 71 67.
Baleine dépendait alors du Seuil qui interrompit la collection au 10e numéro, car les ventes ne décollaient pas. D'autres manuscrits avaient été proposés, dont Entre les poires et les faux mages, d'André Stas, qui parut en 2008 aux éditions des Cendres, préfacé par Pouy, et Bison ravi et le Scorpion rouge, de François Darnaudet, qui parut en 2009, avec le nom du libraire changé en Julien Gras.
Et puis en avril dernier est paru un nouveau Gondol, Je suis de mon coeur le vampire, de Nicolas Jaillet. Je l'ai bien sûr lu, comme les deux précédents, et envisagé de le commenter, mais il y avait plus urgent.
Et puis le Gondol émergé des brumes du réveil m'a dessillé les yeux, mais il faut d'abord que je résume le roman de Jaillet..
Gondol y est toujours Gondol, mais sa librairie Douze maîtres au carré est devenue Locus Solus, les rousselâtres comprendront pourquoi. Et son amie Iris (prénom de la fille de Pouy) est devenue Sandra.
Pierre de Gondol n'est pas très clair, et pas très sympa non plus, extorquant à vil prix, et à crédit, des premières éditions auprès de vieillards naïfs. La quête littéraire tourne autour de Baudelaire, et de la mystérieuse dédicace "à J. G. F." des Paradis artificiels et de L'Héautontimorouménos (le titre est un vers de ce poème).
Sandra a disparu. Gondol hallucine et entend Jeanne Duval, la maîtresse de Baudelaire, lui parler dans sa tête, et lui dire que c'est en résolvant l'énigme JGF que Sandra réapparaîtra...
Et Gondol la résout...
JGF délimite un ensemble de 5 lettres, FGHIJ, qui suit les 5 premières lettres de l'alphabet, et l'ordre inverse JGF permet d'envisager une symétrie en miroir :
A B C D E F G H I J
--------> <--------
--------> <--------
Alors JGF correspondrait à ADE dans le premier groupe de 5, mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'aux lettres absentes HI correspondent selon la même logique CB, les initiales du poète. Baudelaire se serait adressé L'Héautontimorouménos (le bourreau de soi-même) à lui-même, ce qui n'a rien d'absurde, et l'effet de miroir est présent dans le poème,
Elle est dans ma voix, la criarde !
C’est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.
C’est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.
C'est plutôt bien trouvé, à mon avis, même s'il existe d'autres hypothèses, comme celle-ci, mais Baudelaire avait lui-même indiqué qu'il souhaitait que sa dédicace demeurât incomprise, ce qui suggère l'idée d'un codage.
Mon premier dessillement du 3 septembre, c'est que ce code est l'atbash, peut-être le plus vieux code connu, attesté dans la Bible, atbash réduit ici à un alphabet de 10 lettres. Or, selon l'atbash étendu à nos 26 lettres, à HI correspondent SR, mes initiales inversées, et les symétries opérées par Jaillet permettent d'envisager quelque chose comme
B C H I R S
<-- --- -->
<-- --- -->
Seconde révélation, les lettres HI, ou leurs rangs 8-9, me sont apparues en 2022 si importantes que j'y ai consacré le billet Hi !, en relation avec Gondol.
Autre révélation : le billet précédent était axé sur le concept nom-prénom, et son utilisation numérique par Ricardou, or ceci offre un formidable rebond dans l'affaire Gondol, auquel je n'avais pas pensé jusqu'ici.
Ça sera développé plus loin, mais je reviens d'abord sur RS.
La structure de mon roman Sous les pans du bizarre était calquée sur les 3 premières strophes du Chant d'Alphésibée de la 8e églogue de Virgile, en 4 + VR, 3 + VR, 5 + VR, VR étant un vers refrain identique dans 8 strophes, avec une variante dans la dernière strophe.
Le sujet du roman était le bizarre vers refrain intempestif inséré après le 3e vers de la 3e strophe, gâchant la parfaite symétrie des chants amébées, probable interpolation présente dans tous les manuscrits connus.
Je l'avais rendue par un trou entre les chapitres 12 et 13, auquel correspondait une homophonie du refrain, à la fin du chapitre 12. A la probable interpolation correspondait cependant une formidable coïncidence numérique qui m'avait fait intituler la 3e partie Le mystère K.O., en pensant à Nestor Burma, et intituler ses chapitres 10 à 14 d'homophonies des lettres latines de rangs 10 à 14, K L M N O..
Je donne la table des matières complètes ici, et voici la seule 3e partie :
Le mystère K.O.
10 Cas - 129
11 Elle... - 133
12 ...aime - 141
13 Haine - 150
14 Oh ! - 162
Post Quaesitum - 177
10 Cas - 129
11 Elle... - 133
12 ...aime - 141
13 Haine - 150
14 Oh ! - 162
Post Quaesitum - 177
Mon intrigue imposait que le mystère fût K.O. à la fin du chapitre 14, et Virgile que le roman eût 15 chapitres, ce qui fut résolu par le Post Quaesitum (après la quête), un mot de l'auteur donnant quelques informations complémentaires. J'avais choisi ce titre d'initiales PQ pour poursuivre la série KLMNO, et pour pouvoir le signer de mes initiales R.S..
14 chapitres m'avaient fait penser "sonnet", et j'avais décidé de coder dans chaque chapitre un vers du sonnet Vocalisations, l'adaptation sans E des Voyelles de Rimbaud par Perec. Pourquoi ? Essentiellement parce que j'étais fasciné par la valeur 6272 des 112 mots de ce sonnet, comme tous ses frères fait de 4 strophes et 14 vers, or 6272 = 4 × 14 × 112.
Et il y avait d'autres petites choses, comme 6272 se scindant en 62 et 72, valeurs d'ARSENE et LUPIN, que je voyais au coeur de l'oeuvre de Perec.
Reprendre le sonnet lettre par lettre n'était guère créatif, et j'avais décidé d'en modifier deux mots, ALCOOL au vers 8, devenu LOOCAL, et NADIR au vers 13, devenu RADIN. Parce que Rimbaud était né à Charleville (08) et mort à Marseille (13).
Et parce que j'étais membre de l'association 813 des amateurs de polars.
14 chapitres m'avaient fait penser "sonnet", et j'avais décidé de coder dans chaque chapitre un vers du sonnet Vocalisations, l'adaptation sans E des Voyelles de Rimbaud par Perec. Pourquoi ? Essentiellement parce que j'étais fasciné par la valeur 6272 des 112 mots de ce sonnet, comme tous ses frères fait de 4 strophes et 14 vers, or 6272 = 4 × 14 × 112.
Et il y avait d'autres petites choses, comme 6272 se scindant en 62 et 72, valeurs d'ARSENE et LUPIN, que je voyais au coeur de l'oeuvre de Perec.
Reprendre le sonnet lettre par lettre n'était guère créatif, et j'avais décidé d'en modifier deux mots, ALCOOL au vers 8, devenu LOOCAL, et NADIR au vers 13, devenu RADIN. Parce que Rimbaud était né à Charleville (08) et mort à Marseille (13).
Et parce que j'étais membre de l'association 813 des amateurs de polars.
J'avais vu en 1999 que
ALCOOL + NADIR = 58 + 46 = 104 = 8 × 13,
ce qui m'avait ravi, mais ce n'est que fin août 2021 que je me suis avisé que 58 et 46 sont aussi les valeurs de HUIT et NEUF, et c'était au-delà du ravissement, car le matin du 8 septembre 2008, le 8/9/08, m'est venue l'intuition que la vie de Jung se répartissait exactement en 4 et 1 autour du 4/4/44, date essentielle pour lui.
Et c'était exact, et la période unitaire était de 6272 jours (et 4 heures). 6272 ! la valeur qui m'avait émerveillé du sonnet de Perec. Et je m'étais ébaubi que ce sonnet avait été choisi comme sujet par le forum Anagrammy. Trois versions en avaient été proposées, une à l'échelle du sonnet entier, une à celle de ses 4 strophes, une à celle de ses 14 vers... et il y avait la mienne que l'on pouvait considérer à l'échelle de ses 112 mots, illustrant
1 × 4 × 14 × 112 = 6272.
J'ai donné ces anagrammes sur cette page tentant de rassembler toutes les curiosités de Vocalisations.
Comme ma découverte sur HUIT et NEUF était proche du 8/9/21, je l'ai publiée à cette date.
Mais j'ai le cerveau lent, et ce n'est qu'un an plus tard qu'il m'est venu que c'était à 46 ans (NEUF) que j'avais découvert l'harmonie 6272 de Vocalisations, fin 1996, et à 58 (HUIT) que m'était venue l'intuition jungienne, menant à la période unitaire de 6272 jours, le 8/9/08. C'était encore à quelques jours du 8/9/22, que j'ai choisi pour publier le billet Hi !, pour H = 8, I = 9.
Il est important de lire ce billet en détail. J'y signalais que j'avais alors 72 ans, 8 fois 9, ce qui me fait maintenant penser que j'avais 71 ans l'an précédent, 71 valeur de PIERRE. Je suppose que l'émergence de Gondol aux brumes du réveil est liée à BOULLE = 67 = GONDOL.
J'y signalais aussi la réduction novénaire des valeurs 62-72 d'ARSENE-LUPIN en 8-9, et, maintenant que j'ai pris conscience que HI est l'atbash de SR, il me vient que la signature R.S. à la fin du Post Quaesitum correspondait aux lettres latines de rangs 17-18, se réduisant en 8-9.
Je remarque que les deux seuls Gondol parus à ma connaissance après la cessation de la collection, avant celui de Jaillet, sont parus en 2008 et 2009, 08 et 09 (les premiers étaient parus en 2000).
Celui de Jaillet est donc paru 17 ans, 8+9, après celui de Stas (je rappelle que Darnaudet a donné un autre nom à Gondol), et j'en prends conscience à deux jours du 17e anniversaire de ma découverte du 8/9/08, en écrivant ce billet qui sera bien sûr publié le 8/9/25.
Le 8 septembre vulgaire est une date très particulière pour les pataphysiciens, tel Stas, et moi-même un temps, car c'est l'anniversaire de Jarry, né le 8/9/1873, et le jour de l'an du calendrier pataphysique, qui débutait en 2008 l'an 136 pataphysique, ce qui en relation avec Jung était une merveilleuse coïncidence, et débutera en 2025 l'an 153.
136 et 153 sont 8 et 9 fois 17, ou 8 et 9 fois 8+9...
136 et 153 font 289, carré de 17.
289 = (9+8)^2, ai-je écrit quelque part, et écrire ce nombre provoque un nouveau dessillement.
Plus de dix ans après mon codage en 1999 du sonnet de Rimbaud-Perec, en lettres d'un point supérieur au corps courant, j'ai appris que Ricardou avait fait de même en 1971, dans Improbable strip-tease, où est codée une récriture d'un sonnet de Mallarmé, en majuscules, dans un extrait de La prise de Constantinople, entièrement en minuscules.
Or le sonnet de Mallarmé-Ricardou compte 289 lettres pour les quatrains et 216 pour les tercets, ce que j'avais trouvé remarquable ici, car
289 = 17 ^ 2
216 = 06 ^ 3
et Ricardou est né le 17/06/32, ce qu'il exploite à partir de la page 186 du Théâtre des métamorphoses (1982), juste avant une autre version d'Improbable strip-tease.216 = 06 ^ 3
La nouveauté, c'est que les quatrains du sonnet de Rimbaud-Perec-Schulz (puisque j'ai un peu modifié l'original) comptent aussi 289 lettres (je ne sais pas comment je n'y ai pas pensé depuis près de 10 ans que je connais cet Improbable strip-tease).
Il m'est encore venu, 3 ans après le billet Hi !, où "hi !" était alors pour moi le salut anglais, que "hi !" est en français une onomatopée employée aussi bien pour les pleurs que pour les rires.
Sous les pans du bizarre offrait chapitre 9 l'énigmatique formule ANAQ CHI DU PSOSO, non explicitée, mais un lecteur malin peut découvrir qu'il s'agit de l'acrostiche de Vocalisations. Les lettres HI étaient codées ainsi dans les premiers paragraphes des chapitres 6 et 7 :
Il s'appelait Tomieslav Lapnus. Il était né le 2 janvier 1938 à Riga. Tiens, nous avons le même anniversaire, le même natalis disaient les Romains pour qui la date de naissance était de la plus haute importance.
Plongé dans les archives de Lapnus, dont je me sens devenir adepte. Lapnus, pas nul ; rien d'un piètre letton, Tomieslav.
Je peux imaginer une dichotomie entre "haute" et "piètre", analogue à celle entre "rires" et "pleurs"...
J'ai légèrement exagéré le codage ci-dessus, difficilement perceptible dans l'édition effective, dont je n'ai pu consulter les épreuves (le patron du Seuil d'alors a décidé, au dernier moment, que la collection devait paraître en grand format). Mais au moins un lecteur (Vfois4, in memoriam) a su décoder le sonnet.
J'avais fait naître Lapnus, mon double en un peu plus dingue, le 2/1/38 en pensant à Bach (2-1-3-8). Je suppute aujourd'hui que la valeur des rangs HUIT et NEUF de ces H et I aux chapitres 6 et 7 est 58+46 = 104 = CINQUANTE.
Je suis né le 6/7/50, et j'avais repéré une autre possibilité dans l'ode Toi l'été supposée écrite par Lapnus. Un passage de cette ancienne étude,
Ma passion pour Bach m’avait
déjà conduit à cacher des 2-1-3-8 dans mon texte, justement en relation directe
avec Lapnus, né le 2 janvier 1938 (à lire 2/1/38) et jadis propriétaire d’une
villa à Ste-Maxime (code postal 83120). Ainsi le vers final pouvait être
considéré comme une signature de Lapnus, et il était alors amusant que les 13
minuscules du vers précédent soient découpées en 6-7, ce qui peut correspondre
à l’anniversaire du véritable auteur de l’ode : je suis né un 6 juillet,
en 50, et ce vers est encadré par le L majuscule de « SEUL » et le l
minuscule de « la FaIm » (L chiffre romain 50).
Le nom du libraire était donc Albert Fnak lors de l'écriture de mon roman, fini vers le 8/9/1999 (j'indiquai 9/9/99). Le passage à Pierre de Gondol avait fait perdre quelques jeux, comme celui sur les initiales du personnage Françoys-Napoléon-Alexandre Cortier, mais je m'étais réjoui de pouvoir écrire le nom sous la forme
(DE) (GONDOL PIERRE) ou (2) (138), actualisant mes jeux sur Bach.
Le nom complet livrait encore
PIERRE DE GONDOL = 147 = LA DISPARITION, le roman d'où était issu le sonnet Vocalisations, précédé de trois récritures lipogrammatiques de sonnets de Baudelaire.
Le Gondol de Jaillet est en 14 chapitres comme le mien, mais chaque chapitre est double : une première partie en caractères romains est le récit de Gondol, à la première personne, puis vient la seconde partie, en italiques, où Gondol évoque Baudelaire, s'adressant à lui à la deuxième personne.
Sauf dans le dernier chapitre, sans seconde partie baudelairienne, où Gondol prend enfin conscience de sa folie. C'est lui le responsable de la disparition de Sandra ; il l'a enfermée dans la cave de la librairie lorsqu'elle a voulu le quitter...
Ce jeu "je-tu" et la dinguerie de Gondol me rappellent que j'avais imaginé la trame d'un autre Gondol, Indécente (L'), exposée ici. Le libraire y vivait une hallucination, dans un monde décalé, où sa librairie Douze maîtres au carré rue Beautreillis dans le 4e est devenue Treize mérous d'occase, 8 rue de la Bête-aux-Trilles dans le 13e, anagrammes phonétiques.
Le récit était à la deuxième personne, le nom du libraire ayant d'abord été une anagramme d'Albert Fnak, Barten Falk. Quand Pouy a opté pour Pierre (de) Gondol, mon libraire est devenu Léon Pridegor. Le projet a traîné, je n'ai envisagé de le proposer à Pouy qu'après avoir trouvé une dernière phrase qui me satisfaisait, lorsque Léon comprenait que le lecteur qui s'incrustait dans sa librairie était son double, lui-même, en couplant romains et italiques :
C'est simultanément que jaillissent vos voix, nos voix, ma tienne voix est ta mienne voix:
- PierreLéon !
- toimoi !
- JET...
- PierreLéon !
- toimoi !
- JET...
Je constate aujourd'hui que ça peut rappeler
Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère !
et surtout quelque chose qui m'a échappé depuis 25 ans :
BARTEN FALK = 60 30
LEON PRIDEGOR = 46 92
Sans calcul de ma part, j'avais forgé des anagrammes où la valeur du prénom ou nom était le double de celle du nom ou prénom.
Je ne savais rien alors de Ricardou, et de son obsession pour les 4 et 8 lettres de JEAN RICARDOU, somme 12, rapport 1/2, utilisés pour construire plusieurs de ses fictions, notamment ses romans La prise de Constantinople et Les lieux-dits.
Il n'hésitait pas à transgresser ses propres règles, et voici ce qu'il dit écrit par sa prétendue soeur Noëlle dans la Préface à Révolutions minuscules, dans le double volume paru en 1988, réédition des 9 nouvelles de 1970, accompagnées de 8 autres textes :
L'une des plus lumineuses manières, en tout cas, pour que son
prétendu patronyme s'activât dans le corps de l'écrit, il l'avait conçu,
m'avait-il dit un soir (...), en se souvenant, des quatre et huit
lettres de sa signature, qu'elles retournaient, numériquement,
l'outrancière forfanterie du prénom à offrir par ses traces, six, lui,
le soi-disant "petit", un double exact des trois signes du nom, et, bien
sûr (...), sans qu'il l'eût de lui-même en rien voulu. Par suite, c'est
au nombre de huit notamment, le principal, l'on saisit pourquoi, en
l'occurrence, qu'il s'était plu, de maintes manières peut-être, à
soumettre inlassablement sa prose, ainsi prise, du coup, car il n'aimait
guère accomplir les choses à moitié, dans une abracadabrante kyrielle
de directives, depuis le départ.
Inexorable, par exemple, selon un saccage ahurissant, sous la tranquille certitude que l'adjectif "nouvelle", après tout, convient à ce qui fait "neuf, et sachant qu'il avait eu bien sûr la politesse d'écriture (...) d'expliquer ainsi, ailleurs, au préalable, le degré neuf des parenthèses dans les Nouvelles Impressions d'Afrique (...), il n'avait pas craint, dès son premier recueil, d'adjoindre une complète histoire aux huit que demandait le trop fétiche numéro.
Inexorable, par exemple, selon un saccage ahurissant, sous la tranquille certitude que l'adjectif "nouvelle", après tout, convient à ce qui fait "neuf, et sachant qu'il avait eu bien sûr la politesse d'écriture (...) d'expliquer ainsi, ailleurs, au préalable, le degré neuf des parenthèses dans les Nouvelles Impressions d'Afrique (...), il n'avait pas craint, dès son premier recueil, d'adjoindre une complète histoire aux huit que demandait le trop fétiche numéro.
Traduction : le nom "Ricardou" a 8 lettres, son prénom "Jean" 4, la moitié, alors que le mot "prénom" a son nombre de lettres double du mot "nom". Bien que le 8 ait été privilégié dans son oeuvre, son premier recueil comptait 9 nouvelles.
Mon LEON PRIDEGOR, en 4 et 8 lettres de valeurs 46 et deux fois 46, était donc idéal, avec de plus 2 lettres partagées entre JEAN et LEON, 5 entre RICARDOU et RIGERDOP, et bien davantage...
...car j'avais choisi Léon à cause du jeu Léon-Noël, or j'ai appris par la compagne de Ricardou que ce jeu était essentiel pour lui. J'en parle ici. Au plus bref, le jeune Ricardou connaissait le marchand de cycles Léon Noël, à Cannes, et son exécution par les Allemands en 1943 l'avait bouleversé.
J'ai été plusieurs fois à Cannes, où habitaient les parents de mon beau-frère. Au cours de mes balades en ville, j'avais découvert une merveilleuse bouquinerie, immense, pleine de rayons poussiéreux, au 89 rue de la République. Je n'y ai été que deux fois, et au cours d'un passage, j'avais trouvé plusieurs livres dont
- Deux morts dans un cercueil, d'Ellery Queen, dans la collection Oscar (1954);
- Le mystère de la Madeleine, d'André Favières, aux éditions Jacques Dervyl (1950), parce qu'il était annoncé en 4e de couv'
Il semble qu'il ne soit jamais paru, pas sous ce titre en tout cas.à paraître...2 Morts dans 1 Cercueil
Grand Roman Policier
par André Favières
Lorsque je suis repassé à Cannes il y a 4 ans, le bouquiniste du 89 rue de la République avait disparu, mais j'ai découvert que sa boutique était à l'angle de la rue Léon Noël.
,
J'ai souvent parlé de la version originale du roman de Queen, lequel est sa seule oeuvre en deux "livres", BOOK ONE et BOOK TWO, en référence possible aux deux livres du Songe de Poliphile..
Tiens, en gématrie ricardolienne, où O = zéro, et où les rangs des lettres suivantes sont diminués de 1,
ANDRE FAVIERES = 41 82 (82 double de 41, et 1-2-4-8 sont les chiffres (au sens double) de Ricardou).
Comme souvent, je me sens débordé par cette profusion de 1, de 2, de 8, de 9, de doubles, et je ne sais comment choisir et ordonner tous les échos qui me viennent...
Ainsi, les billets qui ont suivi Hi !, lequel mérite je le répète d'être lu en détail, étaient dans l'ordre :
- 1La vie 2mortelle, titre d'un livre vu en rêve vers 25 ans, titre que j'ai vu ensuite pouvoir être interprété
MA VIE = 50, MORTELLE = 100, avec de multiples rebonds dans les billets complémentaires de mon 73e anniversaire; j'y remarquais aussi que
UN + DEUX = 89 = SCHULZ = RICARDOU;
- Ce titre dose trois cent cinquante, décortiquant le roman de Bernard Werber qui venait de sortir, en 89 chapitres, dont 21 particuliers;
- De quatre-vingt-neuf à twenty-one, ça se passe de commentaires;
- Deux poèmes glorifiant un et deux, idem;
- Do you, mister Jonas ?, consacré à un opuscule que j'avais écrit fin 2000, juste après avoir fini Sous les pans du bizarre, et que je venais de retrouver, j'y développais une nouvelle approche du sonnet Vocalisations, et particulièrement des deux mots que j'avais modifiés, alcool et nadir, d'origine arabe; j'avais intitulé cet opuscule
ALLAH-RIMBAUD (= 34 68).
J'ai certainement rencontré d'autres doubles, prénom-nom ou autres, mais ce n'était pas pour moi un rapport privilégié. Je me souviens cependant de quelques cas bachiens, notamment les 24 notes du thème de la fugue BWV 890, qui ont pour valeur 192 à la tonique, 24 fois 8, et 96 à la dominante, 24 fois 4.
Et le thème prénom-nom m'évoque la fabuleuse affaire des grilles NOMPRENOM, à laquelle j'ai consacré maints billets.
Pour en revenir à mon projet Gondol-Pridegor, lorsque je me suis senti capable de le mener à bien et l'ai proposé à Pouy, il m'a appris que la collection était lâchée par le Seuil.
Le Poulpe était encore en lice, et j'ai imaginé alors une collaboration entre les deux héros. Il se trouve que, quelques années plus tard, Jaillet a fait de même. Le Seuil avait alors interrompu l'aventure Baleine mais gardé les droits du Poulpe, la collection étant confiée à Jean-François Platet, lequel proposa à Jaillet d'écrire un Poulpe. Celui-ci était plus inspiré par le personnage de Gondol, et le scénario qu'il conçut, réunissant Gabriel et Pierre autour de Baudelaire, préfigurait Je suis de mon coeur le vampire.
Ceci ne fut pas plus achevé que mon projet Gondol-Poulpe, et y repenser me fait me souvenir qu'il était basé sur Le fauteuil hanté, de Gaston Leroux, où un illettré est en passe d'être élu à l'Académie Française.
J'en avais pris le contrepied, avec les Quarante qui étaient systématiquement choisis parmi la lie des écrivaillons, mais un grain de sable venait perturber le système avec l'élection de quelqu'un qui avait caché son jeu...

Ce livre avait été publié en septembre 1999, au moment même où j'achevais Sous les pans du bizarre, et il y avait une profusion de coïncidences entre les deux romans, jusqu'à l'adresse exacte de l'homme qui n'a écrit aucun de ses livres, détaillée dans Pourquoi je n'ai pas écrit les Pans.
Il y a certainement d'autres échos qui ne me sont pas venus à l'esprit, mais me voici au matin du 8/9, 17 ans après le matin où je vérifiais dans une intense exaltation l'intuition qui m'était venue au réveil.
Ce billet est le 16e de Vivre. J'ai refusé de tricher pour arriver à en faire le 17e.
Il est 08:09, et j'appuie sur la touche Publier.
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